Niger : les actifs d’Orano dans la tourmente, les convoitises s’intensifient Actualité Afrique 2050 19 mai 2025

19 mai 2025 - 14:04 - 456vues
Nous avons une petite faveur à vous demander pour soutenir notre travail Cliquez ici
À propos de Félicité Amaneyâ Râ VINCENT - Rédactrice en chef à RADIOTAMTAM AFRICA , Félicité s'engage à façonner la radio de demain pour une Afrique prospère, inspirante , et prête à illuminer le monde. Restons en contact
Alors que les relations diplomatiques entre Niamey et Paris sont au plus bas depuis le coup d’État militaire de juillet 2023, le groupe français Orano fait face à une perte de contrôle progressive sur ses actifs stratégiques dans le nord du Niger. Le spécialiste de l’uranium, jadis pilier de la coopération énergétique entre les deux pays, admet aujourd’hui que la cession de ses sites miniers est à l’étude.
???? Des intérêts multiples autour des mines d’uranium
Dans une déclaration à l’AFP, Orano indique que plusieurs acteurs ont manifesté leur intérêt pour ses installations au Niger. Sans révéler d’identité, le groupe assure que ces parties « sont libres de soumettre leurs offres ». Cette annonce constitue un tournant dans la stratégie d’Orano, qui jusqu’ici affirmait sa volonté de rester dans le pays.
Sur le terrain, la situation est déjà critique :
-
Le site de la Somaïr, riche de plus de 1 000 tonnes d’uranium (estimées à 250 millions d’euros), est hors de portée.
-
L’ancienne mine de Cominak est à l’arrêt, les travaux de réhabilitation suspendus.
-
Le gisement géant d’Imouraren, l’un des plus importants au monde, a vu son permis d’exploitation retiré en début d’année 2024.
Un contexte de rupture politique
Ces revers s’inscrivent dans une stratégie assumée de souveraineté énergétique menée par les nouvelles autorités nigériennes. Depuis leur arrivée au pouvoir, les militaires ont rompu avec la tutelle française et orienté leur diplomatie vers de nouveaux partenaires stratégiques, notamment la Russie.
Avec 90 % de son capital détenu par l’État français, Orano se retrouve isolé dans une région qu’il exploitait depuis plus de cinquante ans. Le groupe dit rester « ouvert au dialogue », mais n’exclut plus un désengagement progressif.
⚖️ Recours à l’arbitrage international
Face à la perte de ses droits miniers, Orano a saisi le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI). L’objectif : obtenir réparation via des mécanismes juridiques. Mais la procédure s’annonce longue et incertaine.
Des intérêts géopolitiques en jeu
L’ouverture à de potentiels acquéreurs alimente les spéculations. Si les noms des intéressés restent confidentiels, les regards se tournent vers des entreprises chinoises ou russes, qui pourraient profiter de la situation pour s’imposer dans un secteur stratégique du Sahel.
Pour Niamey, il s’agit d’affirmer une nouvelle ère de partenariats, alignés sur ses ambitions de souveraineté. Pour Orano, en revanche, un retrait dans un climat de tension politique représenterait une perte financière et symbolique majeure.
Fin d’un cycle, incertitudes pour l’avenir
La sortie d’Orano du Niger, si elle se confirme, marquerait la fin d’un pan entier de la présence française dans l’uranium sahélien. Pour les populations locales, les promesses de souveraineté énergétique se heurtent aux incertitudes économiques, sociales et environnementales sur la gestion future des sites miniers.
Flashez le QR code pour apporter votre soutien à notre travail.
Se connecter Inscription