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HANDICAP : Le compte n’y est pas pour les adultes handicapés en couple Actualités 23 juin 2021

23 juin 2021 à 18h51 - 3213 vues

Par RadioTamTam

Le compte n’y est pas pour les adultes handicapés en couple

Le 17 juin, le gouvernement s’est opposé à une proposition de loi visant à la « déconjugalisation » de l’allocation aux adultes handicapés (AAH). Provoquant l’incompréhension et la colère des intéressées.

« Imaginez que l’on calcule votre salaire en fonction de celui de la personne avec laquelle vous êtes en couple, qu’on le baisse ou le supprime si votre conjoint gagne trop. Ce serait inacceptable ! Aimer et être aimé ne doit plus représenter un coût pour les personnes en situation de handicap », dénonce Pascale Ribes, présidente de l’association APF France handicap. Cela fait des années que de nombreuses associations se battent pour faire en sorte que l’allocation aux adultes handicapés (AAH) ne soit plus calculée selon les revenus du conjoint. Derrière cette question, c’est un vrai débat de société qui se joue autour de la manière dont on considère les « invisibles de la société », et surtout les femmes handicapées en couple à qui on ne permet pas de s’émanciper, voire d’être indépendantes.

Bloquée par le gouvernement

Or, la proposition de loi qui devait être votée dans ce sens à l’Assemblée nationale le 17 juin 2021 a été bloquée par le gouvernement. Pour que ce texte porté par le groupe communiste dans le cadre de leur niche parlementaire ne soit pas adopté, la majorité a usé du dispositif du vote bloqué, soit le vote des seuls amendements portés par le gouvernement. Pourtant, depuis mars 2021, de nombreuses mobilisations ont eu lieu pour « déconjugaliser » l’aide aux personnes handicapées afin que son calcul ne soit plus fait en fonction du revenu du conjoint. Aujourd’hui, 22 % des 1,2 million de bénéficiaires de l’AAH sont en couple. À partir du moment où le conjoint gagne 1 075 €, l’AAH commence à diminuer, et à partir de 2 280 €, elle est nulle. De LFI à LR, en passant par le PS, les nombreux députés qui soutenaient la proposition de loi souhaitaient mettre fin à cette corrélation. Le gouvernement a préféré voter un abattement forfaitaire de 5 000 € sur les revenus du conjoint.

Cette solution, loin de satisfaire députés et associations, ne règle pas le problème de dépendance financière des personnes handicapées, qui se trouve pourtant au cœur du débat. Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, tente de se défendre : « Je refuse de voir réduire le couple à une zone de violence permanente où les personnes en situation de handicap sont systématiquement présentées comme soumises et sous emprise. » Selon elle, le fait que l’allocation soit calculée selon le revenu du conjoint ne résout ni la dépendance financière, ni les problèmes de violences conjugales qui en découleraient. Pour le gouvernement, l’AAH est un minima social, au même titre que le revenu de solidarité active (RSA) ou l’aide personnalisée au logement (APL) et la « déconjugaliser » reviendrait à remettre en cause son principe « fondé sur la solidarité familiale, conjugale et nationale », explique Sophie Cluzel.

Colère des bénéficiaires

« Je suis très en colère », témoigne Claire (le prénom a été modifié), atteinte d’une maladie auto-immune rare et vivant en couple depuis 30 ans. Pour elle, l’AAH ne devrait pas être considérée comme un minima social mais comme une compensation du handicap car « avant d’être handicapés, on n’était pas tous précaires. C’est notre santé qui nous a mis sur la touche, ce n’est pas une perte d’emploi comme avec le RSA. On n’a pas eu le choix. Quand bien même ce serait le plein-emploi, je ne pourrais jamais retravailler ». Inès, elle aussi, est scandalisée : « d’abord d’un point de vue juridique, l’AAH est versé par la Caisse d’allocations familiales (CAF) mais elle est inscrite dans le Code de la sécurité sociale, ce qui n’en fait pas un minima social ».

Inès a une maladie invalidante et après s’être battue pendant dix ans pour bénéficier de l’AAH elle doit désormais sacrifier son couple pour pouvoir conserver cette allocation. « On va devoir frauder et donner une autre adresse pour que je puisse garder une indépendance financière. Si je déclare être en couple avec lui, je perds tout. » Une situation qu’elle trouve « indigne » et « humiliante ». Inès fait partie des 108 627 signataires de la pétition qui a permis d’accélérer le calendrier parlementaire et a suivi chaque étape avant de découvrir que les amendements pour lesquels elle s’est battue ne seraient pas soumis au vote.

« Déni de démocratie »

Elle dénonce un « déni de démocratie », au même titre que le député communiste André Chassaigne qui a laissé éclater sa colère après l’annonce du vote bloqué : « Vous vous comportez comme des marcheurs qui marchent sur les débris de la démocratie. (…) Tous les débats qui ont eu lieu vont disparaître. » Avant de partir rageusement de l’Hémicycle, suivi par de nombreux députés. Inès trouve que les personnes atteintes de handicap sont traitées comme des « sous-citoyens », Claire ne se sent pas « considérée comme un individu ».

Pour ces deux femmes en tout cas, plus qu’une question d’argent, c’est leur dignité qui est en jeu et même la sécurité des personnes handicapées. « Combien de femmes handicapées se font maltraiter parce qu’elles ne ramènent pas de revenus à la maison ? Physiquement elles sont incapables de se défendre et financièrement elles ne peuvent pas partir », souffle Claire, désespérée. L’argent devient un outil de pression au sein du couple, et les femmes handicapées sont, selon l’agence des droits fondamentaux de l’Union européenne, 34 % à avoir déjà subi des violences psychiques ou sexuelles, soit 15 % de plus que les femmes valides.

Claire et Inès dénoncent aujourd’hui le manque d’empathie dont fait preuve Sophie Cluzel, qui « ne peut pas s’imaginer ce que c’est que de vivre avec un handicap ». Inès ressent de la colère, du dégoût et beaucoup d’injustice, mais elle dit vouloir continuer à se battre, comme elle le fait depuis le départ en « relançant le vote parlementaire et en faisant le plus possible pression médiatiquement ».

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Source : Lavie.fr

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