Analyse économique : Comment inviter que l’Afrique corrige elle-même ses devoirs ?

ÉDITORIAL ÉCONOMIE
« Comment inviter que l’Afrique corrige elle-même ses devoirs ? »
Par Félicité Amaneyâ Râ VincentRADIOTAMTAM AFRICA

Économie : Comment empêcher que l’Afrique corrige elle-même ses devoirs ?

Pourquoi une agence africaine de notation n’est pas la solution pour les emprunteurs du continent

L’Union africaine souhaite lancer prochainement, à l’île Maurice, une Agence africaine de notation de crédit (AFCRA). Objectif annoncé : contrer le supposé « biais anti-africain » des trois grandes agences internationales — Fitch, Moody’s et Standard & Poor’s.

L’idée séduit : reprendre le contrôle de la narration, sortir d’un système jugé biaisé, et valoriser une lecture africaine de la solvabilité.
Mais dans les faits, l’AF
CRA risque de faire plus de tort que de bien, précisément aux emprunteurs qu’elle veut défendre.

1️Pourquoi une agence 100 % africaine ne changerait rien pour les emprunteurs

Les États africains cherchent à lever des capitaux sur des marchés mondiaux. Et ces marchés ne se fient qu’aux notes des trois grandes agences, parce qu’elles appliquent des méthodologies globales et comparables.

 Une note AfCRA plus « optimiste » sera immédiatement suspectée.

Les investisseurs internationaux la considéreront comme trop indulgente envers ses propres États membres — ce qui, paradoxalement, affaiblira la crédibilité du continent.

Créer une nouvelle agence ne « nivellera pas le terrain de jeu », comme le prétendent ses partisans. Aux yeux des marchés, cela ressemblera plutôt à une tentative de “changer les règles du match”.

2️Le vrai enjeu : l’appétit mondial pour le risque, pas les agences

Les agences sont souvent accusées d’être “en retard” sur le marché. Mais la raison est simple :

La solvabilité dépend de forces globales que personne ne maîtrise :


taux américains, politique monétaire, volatilité internationale, variations soudaines de l’appétit pour le risque.

Quand l’appétit est fort, les pays émergents — y compris l’Afrique — semblent plus solvables.
Quand il chute,
les plus vulnérables sont les premiers sanctionnés, quelle que soit la notation en cours.

Aucune agence africaine ne pourra modifier ces dynamiques mondiales.

3️Les primes de risque en Afrique : un vrai problème… mais mal interprété

Oui, les États africains paient — à notation égale — des primes de risque plus élevées que les pays similaires en Amérique latine ou en Asie.

 Mais cela ne prouve pas un biais anti-africain.

Le FMI le montre clairement :
Une fois pris en compte les
faiblesses structurelles (manque de transparence, lourde économie informelle, gouvernance fragile, instabilité réglementaire, faiblesse des marchés financiers),
➡️ les écarts disparaissent presque complètement.

Le vrai problème n’est pas la notation, mais le niveau de confiance.

4️Deux réformes bien plus utiles qu’une agence africaine

✔️ 1. Investir dans la transparence des données

Les marchés détestent l’incertitude.
Plus les budgets, dettes et engagements sont clairs, mieux les investisseurs évaluent le risque.

Exemple choc :


 Le scandale de la « dette cachée » au Sénégal — 11 milliards de dollars non déclarés — a profondément ébranlé la crédibilité du pays.

La transparence est le meilleur moyen de réduire les coûts d’emprunt.

✔️ 2. Professionnaliser le dialogue avec les investisseurs et les agences

Les « relations investisseurs » au sein des ministères des Finances sont devenues essentielles.

 L’Égypte en est aujourd’hui un modèle.
 D’autres pays africains devraient suivre : expliquer leurs politiques, anticiper les questions, publier les données clés.

Une communication proactive vaut souvent un ou deux crans de notation gagnés.

5️Alors, l’Afrique doit-elle créer l’AFCRA ? (African Credit RATING Agency)

 Pour noter les dettes locales ? Oui, cela peut avoir une utilité.
 Pour peser sur le marché mondial ? Non.

Une agence africaine ne changera pas :

·         l’appétit mondial pour le risque,

·         la perception des investisseurs,

·         ni les faiblesses structurelles nationales.

Elle risque surtout d’être perçue comme une tentative de “réécrire la copie” — d’où la formule :

➡️ « L’Afrique ne doit pas corriger elle-même ses devoirs. »

✔️ **La vraie solution est ailleurs :

Présenter des données fiables, renforcer la gouvernance, et dialoguer avec le marché mondial.**
C’est ainsi que les notes s’amélioreront, et non avec une agence qui manquera fatalement de crédibilité internationale.

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