La Banque mondiale relève ses prévisions de croissance pour l'Afrique subsaharienne

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La Banque mondiale relève ses prévisions de croissance pour l'Afrique subsaharienne à 3,8 %


Les perspectives économiques de l'Afrique subsaharienne s'améliorent, la Banque mondiale ayant relevé ses prévisions de croissance pour 2024 à 3,8 % . Cette révision positive, contre 3,5 % précédemment, s'explique en grande partie par la stabilisation de l'inflation et l'appréciation des monnaies locales, qui ont permis aux banques centrales d'abaisser leurs taux d'intérêt. Cette amélioration de la situation stimule désormais une reprise bienvenue de la consommation privée et de l'investissement dans toute la région. Si le rebond devrait s'accélérer pour atteindre 4,4 % dans les années à venir, la Banque mondiale prévient qu'il reste fragile. Des défis importants persistent, notamment le lourd fardeau de la dette et l'urgente nécessité de créer des emplois de qualité pour une population jeune en plein essor. La manière dont les gouvernements s'attaqueront à ces problèmes sous-jacents sera cruciale pour transformer cette reprise économique en une prospérité durable et inclusive.

Le COMESA lance une plateforme de paiement numérique pour stimuler le commerce en monnaie locale


Le Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA) a lancé une nouvelle plateforme de paiements numériques permettant aux entreprises de régler leurs transactions transfrontalières directement en monnaie locale. Cette innovation vise à réduire drastiquement la forte dépendance du bloc au dollar américain pour les transactions, qui gonfle actuellement les coûts. En réduisant les frais de transaction de 8 % en moyenne à un objectif inférieur à 3 %, le système promet de rendre le commerce régional nettement moins cher et plus accessible, en particulier pour les petites et moyennes entreprises. Le Kenya, l'Éthiopie et l'Égypte, qui représentent ensemble près de la moitié du PIB de 1 000 milliards de dollars du COMESA, devraient en bénéficier, allégeant la pression sur leurs réserves en dollars et stabilisant les taux de change. Le président kenyan, William Ruto, nouveau président du COMESA, a salué la plateforme comme une avancée vers une intégration régionale plus poussée et un renforcement des institutions financières locales, susceptible de libérer des milliards de dollars en valeur commerciale pour les petites et moyennes entreprises.

L'Afrique du Sud est sur le point d'atteindre ses objectifs budgétaires grâce à la stabilisation de sa dette


Le Trésor national sud-africain a déclaré que le pays était en bonne voie pour atteindre deux objectifs budgétaires clés cette année : stabiliser sa dette publique et accroître son excédent budgétaire primaire. Cette évolution fait suite à plus d'une décennie de dette croissante, alimentée par des dépenses constamment supérieures aux recettes. La dynamique plus saine actuelle est portée par une augmentation significative des recettes de plus de 10 % au cours des cinq premiers mois de l'exercice 2025/26, tandis que la croissance des dépenses sur la même période a été contenue à seulement 4 %. Ce ralentissement des dépenses est en partie attribué aux retards politiques dans la finalisation du budget principal au sein du nouveau gouvernement de coalition. Alors que le ratio crucial dette/PIB devrait se stabiliser puis diminuer, l'accent est désormais mis sur la constitution d'un excédent budgétaire primaire. Cette stratégie vise à libérer des fonds futurs pour les services publics essentiels et les infrastructures porteuses de croissance.

Le Mozambique réorganise ses corridors de transport pour stimuler les échanges commerciaux

Le Mozambique exploite stratégiquement sa géographie pour alimenter une transformation économique majeure , misant sur une logistique moderne comme clé de sa croissance. Le gouvernement investit massivement dans la réhabilitation et l'extension de ses principaux corridors de transport – Maputo, Beira et Nacala – qui constituent des axes commerciaux vitaux pour ses voisins enclavés comme le Zimbabwe et la Zambie. Cette vision ambitieuse va au-delà du simple transit ; l'objectif est de devenir un pôle régional de logistique et de services, créateur de valeur et stimulant l'industrialisation locale. Le corridor de Maputo est déjà un canal majeur pour les minéraux et les produits agricoles sud-africains, tandis que des corridors émergents comme celui de Cabo Delgado visent à soutenir le secteur du GNL. En modernisant ses ports, ses chemins de fer et ses systèmes douaniers numériques, le Mozambique vise à accroître son efficacité et à attirer des investissements privés cruciaux.

Comment l'Afrique peut-elle gérer les échanges commerciaux après l'AGOA ?

L'expiration de la Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (AGOA) marque la fin d'une ère dans les échanges commerciaux entre les États-Unis et l'Afrique, mais ce n'est peut-être pas le coup dévastateur que beaucoup craignent . Bien que ce programme ait été une politique phare pendant 25 ans, son impact global avait considérablement diminué avant son expiration. En 2024, il ne couvrait plus que 21 % des exportations africaines vers les États-Unis, soit une fraction de son pic de 2008. La crise sera concentrée, frappant plus durement les fabricants de vêtements de pays comme le Kenya et le Lesotho, tandis que les grands exportateurs comme le Nigéria sont protégés, leur pétrole n'étant pas soumis à de nouveaux droits de douane. Ce moment est un enseignement crucial : l'accès préférentiel au marché ne suffit pas à lui seul sans un investissement parallèle dans les capacités de production locales. La véritable opportunité réside désormais dans la mise à profit de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) pour construire des réseaux commerciaux plus résilients et autonomes pour l'avenir.

La Banque mondiale constate une baisse de la dette du Nigéria dans un contexte de croissance soutenue

L'économie nigériane montre des signes prometteurs de stabilisation, la Banque mondiale prévoyant une étape majeure : la dette publique devrait passer sous la barre des 40 % du PIB pour la première fois depuis plus de dix ans. Cette amélioration est portée par une croissance soutenue des services, de l'agriculture et des industries non pétrolières, ainsi que par des réserves de change plus importantes et une gestion budgétaire rigoureuse. Cependant, cette réussite macroéconomique comporte une mise en garde cruciale. Le rapport met en garde : ces gains ne se sont pas encore traduits par un soulagement tangible pour de nombreux citoyens. La flambée de l'inflation alimentaire demeure un lourd fardeau, le coût d'un panier alimentaire de base ayant quintuplé depuis 2019. Le véritable défi consiste désormais à faire en sorte que les bénéfices de ces réformes bénéficient enfin à la population, ce qui rend la prochaine phase du parcours économique du Nigéria cruciale à suivre.

La Zambie vise une production record de cuivre dans un contexte de flambée des prix mondiaux

La Zambie est en bonne voie pour une production record de cuivre cette année, se positionnant comme un fournisseur mondial incontournable dans un contexte de flambée des prix et de resserrement de l'offre. Avec une production en hausse tandis que des concurrents comme le Chili et la RDC sont confrontés à des perturbations, la Zambie pourrait bénéficier d'une manne financière considérable grâce à la hausse de 20 % du prix du cuivre, qui atteint des niveaux quasi records. Soutenue par 10 milliards de dollars de nouveaux investissements provenant d'entreprises comme Barrick, First Quantum et Sinomine, le président Hakainde Hichilema vise à tripler la production pour atteindre 3 millions de tonnes par an d'ici dix ans. Alors que le monde accélère sa transition vers les énergies propres, le rôle crucial du cuivre dans les batteries, les réseaux électriques et la construction offre à la Zambie une occasion rare de capitaliser sur la forte demande et de consolider son renouveau minier. Pour un pays qui sort tout juste d'une restructuration difficile de sa dette, cette manne de cuivre représente une opportunité économique transformatrice.

Les exportations d'or de la Tanzanie explosent face à la flambée des prix mondiaux

Les exportations d'or de la Tanzanie ont atteint 4,3 milliards de dollars au cours de l'année se terminant en août, soit une hausse de 36 % par rapport à la même période l'an dernier, grâce à des prix mondiaux record qui ont dépassé les 4 000 dollars l'once pour la première fois cette année. Cette envolée a consolidé l'or comme principale source de revenus d'exportation de la Tanzanie, stimulée par la demande des investisseurs pour ce métal précieux, considéré comme une valeur refuge dans un contexte d'incertitude économique aux États-Unis et de baisses de taux attendues de la Réserve fédérale. Cependant, les experts avertissent qu'une grande partie de ces revenus s'écoule à l'étranger en raison de projets miniers dominés par des intérêts étrangers, ce qui limite les retombées locales. Par conséquent, les économistes exhortent le gouvernement à renforcer la participation nationale dans le secteur afin de permettre à la Tanzanie de tirer davantage de valeur de son industrie aurifère en plein essor.

Une entreprise américaine relance une importante mine au Mali dans un contexte de mutations industrielles

Le Mali a obtenu son premier investissement minier américain dans le cadre de son nouveau code minier. Flagship Gold Corp, basé à New York, a signé un accord pour relancer la mine d'or de Morila. Cet accord avec la société minière publique malienne confère à Flagship une participation dans Morila SA, qui détient environ 2,5 millions d'onces de métal précieux. Autrefois exploitée par Barrick et AngloGold Ashanti, la relance de la mine intervient dans un contexte de flambée des prix de l'or et de pression régionale pour un contrôle accru de l'État sur les ressources. Cette décision fait suite à la révision du code minier de 2023, qui autorise le Mali à détenir jusqu'à 30 % de participation dans les nouveaux projets. Les autorités ont salué cet accord comme une situation « gagnant-gagnant », témoignant d'un regain d'optimisme pour le secteur minier malien malgré le durcissement de la concurrence mondiale.

Le pouvoir caché de la RDC dans la révolution des véhicules électriques


Si la République démocratique du Congo (RDC) est réputée pour être le premier producteur mondial de cobalt, son histoire est bien plus complexe que la simple fourniture d'un minerai essentiel pour les batteries. De nouvelles recherches révèlent que les dirigeants congolais, des ministres aux gouverneurs de province, influencent activement le marché mondial par leurs décisions politiques et leurs contrôles à l'exportation. Cette influence a des répercussions sur les chaînes d'approvisionnement internationales, affectant directement l'industrie des véhicules électriques. Cependant, ce pouvoir politique ne s'est pas traduit par une prospérité locale généralisée, car de nombreux mineurs congolais continuent de souffrir de la pauvreté et de conditions dangereuses. La transition mondiale vers les énergies propres n'est donc pas seulement une question de technologie, mais aussi de politique locale, prouvant que l'avenir des batteries se forge autant dans les villes minières africaines que dans les laboratoires étrangers.