À la veille d’une nouvelle journée de mobilisation annoncée par l’opposition, le professeur Jean Calvin Aba’a Oyono, l’un des plus proches conseillers du candidat Issa Tchiroma Bakary, a été interpellé ce samedi matin à son domicile de Yaoundé. Selon plusieurs témoins, l’universitaire a été conduit sans résistance par des gendarmes en civil vers une destination encore inconnue.
Cette arrestation survient moins de vingt-quatre heures après celles de Anicet Ekane et Djeukam Tchameni, deux figures du Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC), arrêtées la veille à Douala. Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a confirmé les interpellations et prévenu que d’autres pourraient suivre.
Au cœur de la stratégie du FSNC
Ancien soutien de Maurice Kamto, le professeur Aba’a Oyono avait intégré le cercle stratégique de Tchiroma pour la conception de la campagne présidentielle. Depuis le 12 octobre, il participait activement aux échanges internes sur les revendications de victoire du FSNC, que le gouvernement accuse désormais d’alimenter un « plan de déstabilisation ».
Deux jours avant son arrestation, il avait été refoulé à l’aéroport de Garoua alors qu’il rejoignait Tchiroma pour des réunions de travail, signe d’un durcissement sécuritaire autour du camp du FSNC.
La ligne dure d’Atanga Nji
Lors d’un point de presse à Yaoundé, Paul Atanga Nji a expliqué que ces interpellations s’inscrivent dans la neutralisation d’un « plan insurrectionnel savamment orchestré » par le camp Tchiroma. Les services de sécurité poursuivent leurs investigations et n’excluent pas d’autres arrestations, a-t-il indiqué.
Réaction de Tchiroma : “ne pas céder à la peur”
Dans un communiqué, Issa Tchiroma Bakary a dénoncé « des méthodes bien connues » et appelé ses partisans à ne pas céder à la peur. Il maintient son mot d’ordre de manifestation pacifique dimanche 26 octobre pour contester ce qu’il qualifie de répression politique.
Enjeux : isoler le leader ou radicaliser la base ?
En s’attaquant à ses conseillers les plus influents, le pouvoir cherche à isoler Tchiroma et à neutraliser les relais de son mouvement. Mais cette stratégie pourrait aussi radicaliser une partie de la base, convaincue que la victoire de leur leader a été confisquée. Le bras de fer entre le FSNC et les autorités pourrait s’intensifier à l’approche de la proclamation des résultats.

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