ÉDITORIAL ✍ Par Félicité Amaneyâ Râ VINCENT Rédactrice en Chef | La Diplomatie du Sac d’Argent : Une Stratégie Éternelle ? Edito 05 mars 2025
05 mars 2025 - 16:05 - 1141vues
Nous avons une petite faveur à vous demander pour soutenir notre travail Cliquez ici
À propos de Félicité Amaneyâ Râ VINCENT - Rédactrice en chef à RADIOTAMTAM AFRICA , Félicité s'engage à façonner la radio de demain pour une Afrique prospère, inspirante , et prête à illuminer le monde.
Depuis la nuit des temps, les États dits civilisés ont su user d’une stratégie aussi pragmatique qu’efficace face aux hordes barbares : acheter la paix plutôt que s’enliser dans des guerres sans fin. Plutôt que d’opposer une résistance frontale, ils ont préféré distribuer de l’or, semer la division et exploiter les rivalités internes des envahisseurs potentiels. Une méthode qui, si elle peut sembler lâche aux yeux des belliqueux, s’est révélée souvent plus durable et économiquement viable que le fracas des armes.
L’histoire abonde d’exemples : Rome soudoyant les peuples germaniques, Byzance jouant des alliances contre les Perses et les Ottomans, ou encore les empires coloniaux manipulant les tribus locales pour maintenir leur domination. Cette tactique n’a jamais été un aveu de faiblesse, mais plutôt une adaptation aux réalités du monde. Car, si la guerre est l’ultime recours, elle est aussi un gouffre financier et humain.
Les barbares ne disparaissent jamais…
Mais alors, les « barbares » disparaissent-ils un jour ? L’histoire prouve que non. Ils changent simplement de visage, de territoire et de méthode. Aujourd’hui, ce ne sont plus des cavaliers surgissant des steppes ou des navires vikings longeant les côtes, mais des acteurs non étatiques, des groupes armés irréguliers, des cyberattaques ou encore des offensives économiques insidieuses. La menace est constante, elle évolue, mais le principe reste le même : affaiblir l’État par une pression incessante.
Face à cette réalité, la solution reste inchangée : il est souvent plus habile de diviser pour régner que de vouloir vaincre par l’épée seule. L’argent, la diplomatie et la ruse ont souvent prouvé leur supériorité sur la simple force militaire. Les empires qui ont oublié cette leçon ont sombré sous le poids de guerres interminables.
Une stratégie encore valable aujourd’hui ?
À l’ère moderne, cette approche se décline sous d’autres formes : sanctions économiques, financements clandestins d’oppositions locales, guerres par procuration. Les grandes puissances ne se battent plus directement sur le terrain, elles influencent, manipulent, achètent du temps et des alliances. La logique est la même : pourquoi engager une confrontation directe quand on peut affaiblir l’ennemi sans même lever le petit doigt ?
Mais cette stratégie a ses limites. Jouer avec le feu des rivalités internes peut aussi créer des monstres incontrôlables. L’histoire récente en est témoin : des groupes armés autrefois financés pour déstabiliser un ennemi se retournent parfois contre leurs bienfaiteurs, donnant naissance à des conflits encore plus complexes et incontrôlables.
Alors, jusqu’où peut-on jouer cette carte sans en payer le prix ? Les barbares ne disparaîtront jamais, c’est une certitude. La vraie question est de savoir si l’on peut éternellement acheter la paix sans en subir, un jour ou l’autre, le contrecoup.
✍ Par Félicité Amaneyâ Râ Vincent
Rédactrice en chef, RADIOTAMTAM AFRICA



Se connecter Inscription