ÉDITORIAL – par Félicité VINCENT Rédactrice en Chef - Énergie en Afrique : Deux visions, deux destins Edito 02 mars 2025

02 mars 2025 - 17:30 - 845vues
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À propos de Félicité Amaneyâ Râ VINCENT - Rédactrice en chef à RADIOTAMTAM AFRICA , Félicité s'engage à façonner la radio de demain pour une Afrique prospère, inspirante , et prête à illuminer le monde.
L’Afrique, ce continent aux ressources inestimables, souffre paradoxalement d’un déficit énergétique chronique. Tandis que 600 millions d’Africains vivent encore sans accès à l’électricité, certains pays prennent des initiatives pour tenter de combler ce retard.
Mais toutes les stratégies ne se valent pas.
D’un côté, l’Algérie s’engage dans un véritable projet d’intégration énergétique en finançant et construisant entièrement une centrale de 40 MW au Niger. De l’autre, la Guinée Équatoriale se contente d’un branchement électrique de 10 MW pour la ville de Bitam au Gabon.
Deux approches diamétralement opposées. Deux visions du futur énergétique du continent.
L’Algérie : Investir dans la souveraineté énergétique africaine
L’initiative algérienne est un modèle de coopération régionale ambitieuse. Elle ne se limite pas à un simple transfert d’énergie, mais à la construction d’une véritable infrastructure, qui profite directement à son voisin et renforce son autonomie.
Cet engagement s’inscrit dans une logique stratégique de long terme :
- Développer l’intégration africaine par l’énergie
- Créer de la valeur sur le continent plutôt que d’en exporter les ressources brutes
- Affirmer un leadership régional basé sur la solidarité et l’investissement
L’Algérie envoie ainsi un message fort : la souveraineté énergétique africaine passe par des infrastructures durables, et non par des solutions d’appoint.
Guinée Équatoriale – Gabon : Le court-termisme ne mène nulle part
À l’opposé, la Guinée Équatoriale choisit une solution de facilité, en se contentant d’un simple raccordement électrique avec la ville gabonaise de Bitam.
Bien sûr, tout apport énergétique est une avancée, mais peut-on vraiment parler de progrès lorsque l’on crée une nouvelle dépendance au lieu d’apporter une solution pérenne ?
L’Afrique a trop longtemps été prisonnière des solutions temporaires, qui ne font que maintenir son retard technologique et économique. Dépendre de l’énergie d’un autre pays, sans véritable infrastructure, c’est fragiliser son propre avenir.
Le Gabon, qui dispose de ressources naturelles abondantes, mérite mieux qu’un branchement opportuniste. Il mérite une vision énergétique souveraine, portée par des investissements solides et une planification stratégique.
Un choix crucial pour l’avenir du continent
Nous sommes à un tournant décisif. L’Afrique a deux chemins possibles :
1️⃣ Celui du pragmatisme visionnaire, incarné par l’Algérie, où l’on investit dans des infrastructures durables et souveraines.
2️⃣ Celui du bricolage énergétique, illustré par la Guinée Équatoriale, où l’on mise sur des solutions temporaires qui créent plus de dépendance que de développement.
L’énergie est le socle de toute puissance économique et industrielle. Si l’Afrique veut assurer son indépendance, elle doit choisir le premier chemin.
Ce n’est pas seulement une question d’électricité, mais une question de souveraineté et de dignité.
Alors, quel futur voulons-nous pour l’Afrique ?
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