GABON – Quand la craie devient arme de distraction massive Actualité Afrique 2050 28 octobre 2025
28 octobre 2025 - 21:05 - 310vues
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Le Gabon vient d’inventer une discipline olympique : le lancer de budget à l’aveugle. Dans cette épreuve, la Défense nationale remporte haut la main la médaille d’or, avec une dotation record de 320 milliards de francs CFA, pendant que les enseignants continuent de gratter la craie sur des tableaux troués, et que les médecins jouent à Docteur sans seringue.
Oui, 320 milliards. Pour un pays qui n’est en guerre contre personne, sauf contre la logique budgétaire et le bon sens.
Quand la craie devient suspecte
Ici, le mot « rationalisation » ne s’applique qu’aux hôpitaux et aux écoles, jamais aux casernes. Les soldats grossissent les rangs, pendant que les enseignants, eux, fondent au soleil comme de la craie humide.On ne forme plus des professeurs, on forme des pelotons.Et dans cette grande république de la peur préventive, mieux vaut savoir manier une kalach qu’un stéthoscope : l’une attire les primes, l’autre les coupures de courant.
Le miracle de la multiplication… des treillis
Selon les chiffres officiels — ces chiffres qui ne mentent que par omission — 36 % des agents publics portent aujourd’hui un uniforme.
Autrement dit, un Gabonais sur trois rêves de devenir ministre de la Défense, faute d’avoir été professeur de maths ou infirmier.
Les jeunes diplômés patientent dans les couloirs du chômage pendant que les casernes débordent de vocations patriotiques subventionnées.
Un pays où l’uniforme devient la tenue nationale du désespoir.
Le budget de la peur
On nous parle de « sécurité nationale ».
Mais dans un pays où les hôpitaux se vident et les écoles croulent, de quelle sécurité parle-t-on ?
Celle du pouvoir ou celle du peuple ?
La sécurité du chef d’État ou celle de l’enfant qui marche chaque matin vers une école sans toit ?
Pendant qu’on finance des blindés pour dissuader l’ennemi invisible, la vraie bombe à retardement, c’est le peuple affamé, sans emploi, sans éducation et sans soins.
Et aucun char ne pourra désamorcer ça.
Si Socrate était gabonais...
… il aurait probablement été convoqué par le ministère de la Défense pour « philosophie subversive ».
Le fusil a remplacé le stylo comme symbole de réussite : au moins, il fait du bruit quand on le brandit.
La craie, elle, ne sert qu’à écrire des promesses sur des tableaux qu’on finira par repeindre aux couleurs du drapeau.
Les chiffres de l’absurde
Avec 320 milliards de francs CFA, on pourrait :
· Recruter 10 000 enseignants et faire respirer les classes surpeuplées ;
· Construire
· Réparer des routes où les ambulances arrivent avant les malades ;
· Et offrir aux jeunes diplômés une vraie porte d’entrée dans la fonction publique.
Mais non. On préfère la porte blindée.
Quand l’intelligence devient une menace
Les gouvernants aiment les armes parce qu’elles rassurent.
Elles font taire les voix.
Ils découragent
Mais une craie, elle, fait réfléchir. Et réfléchir, au Gabon, c’est presque dangereux.
Le bruit des bottes couvre le silence des classes et celui des hôpitaux.
Un pays où le canon parle plus fort que la raison est un pays qui a confondu pouvoir et panique.
Moralité de la satire
Les armes ne produisent rien.
Elles ne guérissent pas.
Elles n’éduquent pas.
Elles rassurent les palais et effraient les peuples.
Pendant ce temps, la craie se meurt, le stéthoscope rouille, et les cerveaux s’exilent.
Le Gabon n’est pas en guerre, mais il se bat chaque jour contre son propre avenir.
Entre la peur et le progrès, il faut choisir.
Et pour l’instant, le pouvoir a choisi ses bottes.
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