Urgence sanitaire au Gabon : Le manque de centres de planification familiale et de suivi néonatal coûte la vie à une femme Actualité Afrique 2050 12 août 2025

12 août 2025 - 14:52 - 535vues
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Franceville, Gabon – Drame poignant suite à un avortement clandestin
Le Gabon est confronté à une crise sanitaire tragique touchant directement les femmes. Le pays manque cruellement de centres de planification familiale et de PMI (Protection Maternelle et Infantile) pour assurer un suivi néonatal adéquat. Cette situation met en péril la vie des femmes, en particulier celles qui se retrouvent confrontées à des grossesses non désirées. La récente tragédie à Franceville vient illustrer cette réalité. Oliphie Ntsélé Obali, une jeune femme gabonaise de 32 ans, a perdu la vie suite à un avortement clandestin pratiqué par un faux médecin en séjour illégal au Gabon.
Un acte dramatique et un appel d’urgence pour la santé des femmes gabonaises
Le 3 août 2025, à Franceville, un drame d’une violence inouïe a frappé la famille de la jeune Oliphie. Cette dernière, enceinte de cinq mois, a succombé après un avortement illégal réalisé dans des conditions sanitaires précaires par un individu se faisant passer pour un médecin. Ce "praticien" sans titre de séjour ni diplôme reconnu, Sylvain Koyira, ressortissant congolais de 42 ans, exerçait illégalement la médecine dans la ville de Moanda. Il a administré des substances pharmaceutiques non identifiées à la victime, dans l’intention de mettre fin à sa grossesse.
Les conditions de l’intervention, réalisées dans un cadre non médical, ont entraîné de graves complications. Malgré les efforts des médecins du CHU Amissa-Bongo, Oliphie Ntsélé Obali n’a pas survécu.
Lors de son interpellation, la police a découvert un véritable arsenal de matériel médical illégal dans le domicile de Sylvain Koyira : seringues usagées, flacons non étiquetés et instruments rudimentaires. Ce drame vient ainsi exposer la réalité effrayante des pratiques clandestines qui se multiplient en l'absence d'une régulation stricte du secteur médical. L’auteur présumé fait face à des poursuites pour exercice illégal de la médecine, homicide involontaire, mise en danger de la vie d’autrui et séjour irrégulier sur le territoire gabonais.
Un cri d’alarme pour la santé des femmes et l’accès aux soins reproductifs
Ce drame n'est pas un simple fait divers. Il est le triste reflet des lacunes criantes dans le système de santé gabonais, notamment en matière de santé reproductive. Le manque de centres de planification familiale, l’absence de suivi médical pour les femmes enceintes et la prise en charge insuffisante des grossesses à risque exacerbent les risques pour la vie des femmes. Ce drame appelle à une révision immédiate de la politique sanitaire du Gabon.
Les autorités doivent impérativement intensifier les campagnes de sensibilisation pour prévenir les grossesses non désirées, renforcer les contrôles sanitaires et garantir un accès digne et sécurisé aux soins médicaux. Les femmes gabonaises méritent un cadre de soin qui respecte leur droit à la santé reproductive.
La mort d’Oliphie Ntsélé Obali doit être un signal d’alarme. Elle ne doit pas rester dans l’ombre d’un acte médical clandestin. Il est impératif que des mesures urgentes soient prises pour sauver la vie des femmes gabonaises et pour empêcher qu’une telle tragédie se reproduise.
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