AFRIQUE2050 : Sur le nouvel âge d'or de la mode africaine #Mode 12 avril 2022

12 avril 2022 - 20:44 - 2800vues
Par Félicité VINCENT
Une scène de la mode africaine diversifiée et dynamique a toujours existé, mais on a soudain l'impression que le monde s'en aperçoit et que l'industrie commence à lui payer son dû. Une conséquence de cette nouvelle attention est le désir des designers africains de se réapproprier leurs traditions culturelles et de créer des œuvres uniquement et résolument africaines. Bien que l'Afrique ait longtemps inspiré la mode occidentale, les créateurs africains tissent aujourd'hui une nouvelle esthétique qui reflète une demande continentale de réappropriation culturelle et d'invention d'un langage propre à l'Afrique. Du Cap à Abidjan, et de Marrakech à Kigali, designers, photographes, artistes visuels et blogueurs façonnent ce que le sociologue sénégalais Alioune Sall, dans son livre prémonitoire Africa 2025 : Quels futurs possibles pour l'Afrique subsaharienne ? Renaissance." Dans le plus optimiste des quatre scénarios présentés en 2003 par le fondateur et directeur exécutif de l'African Futures Institute, Sall écrit que cette renaissance « permet aux sociétés africaines de regarder leur passé sous un jour positif. Il permet aux Africains de marquer leur territoire. Cela leur permet de s'inventer dans le monde du XXIe siècle. Cette renaissance défend les cultures africaines, l'émancipation des peuples africains, le panafricanisme et la liberté d'expression.
Au milieu des années 1960, vingt ans après la Seconde Guerre mondiale, Londres, surfant sur une vague de croissance économique, est devenue le théâtre d’un nouveau style de vie exprimé sur fond de manifestations et de libération sexuelle. Protestant contre la bombe atomique et la guerre du Vietnam – des luttes qui ont été évoquées dans la musique pop qui a coulé des stations de radio pirates – la jeunesse de la ville, les classes moyennes et ouvrières, ont brisé les codes de l’establishment dans leur glorification du droit de se livrer au plaisir, d’exister et de réinventer le monde. Les jeunes hommes ont commencé à porter des pantalons bas, des imprimés et des couleurs psychédéliques, tandis que les femmes ont adopté la minijupe et les coiffures recadrées de Mary Quant créées par Vidal Sassoon.
Le photographe de mode David Bailey a immortalisé le mannequin Twiggy; et les clubs de King’s Road battaient au rythme des Beatles, des Who, des Pink Floyd et des Rolling Stones. Time a consacré son numéro du 15 avril 1966 au ferment créatif qui balaie la ville. La couverture du magazine et un article approfondi ont cimenté la réputation de la ville avec le titre « Londres: la ville swinguante ». Mais Swinging London représentait plus qu’une simple « soif de vie » et l’accès des baby-boomers aux biens de consommation ; elle incarnait une fente dans l’histoire, une véritable révolution culturelle.
Il peut sembler inconcevable de comparer une ville à un continent, d’autant plus que l’Afrique est trop souvent perçue comme un seul pays, et que l’Occident a encore tendance à voir l’Afrique à travers une lentille eurocentrique. Un esprit partagé unit néanmoins les événements de Carnaby Street à Londres dans les années 1960 avec les développements récents sur le continent africain. Les créateurs de mode et les photographes, les designers textiles, les maquilleurs et les agitateurs culturels contribuent tous à façonner cette nouvelle « Afrique échangiste » dont l’énergie vibrante fait des vagues dans le monde entier.
L’utilisation du langage pour relier ces deux changements historiques tectoniques ne crée pas une relation artificielle, ni ne constitue une comparaison au sens strict du terme; elle positionne plutôt l’Afrique, dans le sillage de Londres, dans l’histoire de la mode, ainsi que dans l’histoire des idées. Car, après tout, la mode n’est pas seulement de nature vestimentaire, et la période créative actuelle contribue à ce que le philosophe camerounais Achille Mbembe appelle « le renversement du signe africain ». La mode est peut-être une industrie et un système, mais c’est avant tout un moyen d’expression pour les sociétés, les époques et les gens.
SOURCE : PÔLE LITTÉRAIRE
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