EDITORIAL par Félicité VINCENT Rédactrice en chef : La hausse de l’inflation a été un problème majeur au Nigeria cette année, poursuivant une tendance vieille de dix an Edito 14 mars 2024

Par Félicité VINCENT

Bonjour! Bienvenue chez RADIOTAMTAM AFRICA, où l'on n'envie pas Bola Tinubu. Le président nigérian a une liste croissante de crises à résoudre sans aucune solution facile en vue. La hausse vertigineuse du coût de la vie a poussé de nombreux Nigérians au point de rupture. Cela ressort clairement du  4:WyIjbXNnLWY6MTc5MzUxMjExNDU2MzI4NzY4NCJd" rel="noopener">pillage des camions de nourriture et des entrepôts de céréales du gouvernement par les Nigérians . Nous avons signalé que la monnaie naira était en chute libre, mais les actions des Nigérians affamés montrent ce que cela signifie pour les gens ordinaires. Cette aggravation des conditions est également liée à un nouveau pic d’insécurité avec une augmentation des enlèvements contre rançon. L’enlèvement de près de 300 étudiants dans l’État de Kaduna, dans le nord-ouest du pays, signale une possible résurgence des enlèvements massifs, alors que les gangs criminels ont de plus en plus désespérément besoin d’argent.

Le FMI estime que 8 % de la population du pays le plus peuplé d'Afrique, qui compte plus de 200 millions d'habitants, souffre d'insécurité alimentaire. Il a déclaré que s’attaquer à ce problème devrait être une « priorité politique immédiate ». Mais c'est plus facile à dire qu'à faire dans un vaste pays aux prises avec l'inflation alimentaire depuis plusieurs années, comme l'explique Alexander dans le segment Evidence de cette édition. Le prédécesseur de Tinubu, Muhammadu Buhari, a fermé les frontières du pays et soutenu des mesures visant à rendre plus difficile l'importation de certaines marchandises dans l'espoir de stimuler la production locale. Mais en réalité, les plans chimériques de Buhari ont surtout profité aux passeurs et, avec deux récessions successives, ont ouvert la voie aux problèmes auxquels le Nigeria est aujourd'hui confronté.

La décision de Tinubu de supprimer les coûteuses subventions pétrolières du pays et de démanteler son système de taux de change multiples sans élaborer une politique visant à en atténuer l'impact a rendu la situation particulièrement difficile pour les Nigérians les plus pauvres. Désormais, les efforts de son administration pour obtenir des dollars indispensables – depuis la punition des échanges cryptographiques jusqu'à l'imposition d'une taxe sur les travailleurs expatriés – semblent voués à l'échec.