L’Afrique doit renforcer son unité continentale pour renforcer son influence mondiale Actualité Afrique 2050 03 octobre 2025

03 octobre 2025 - 20:41 - 424vues
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Une représentation insuffisante
Une plus grande représentation est une étape nécessaire pour renforcer l’influence mondiale de l’Afrique, mais l’inclusion seule ne suffit pas.
Pour aller au-delà du symbolisme, il faut renforcer l’unité continentale et l’alignement stratégique.
L’Afrique est sous-représentée dans les structures de gouvernance mondiale, à l’écart des décisions qui affectent directement ses populations. Ses exigences sont claires : un rôle plus important dans l’élaboration des règles et l’établissement des programmes au sein des institutions mondiales existantes. Les dirigeants africains réclament une représentation plus équitable, une voix continentale plus forte et la liberté de choisir des relations bilatérales en fonction des priorités économiques nationales.
L’absence de siège permanent à l’ONU
Malgré deux décennies de plaidoyer, à la suite de la 2005 Ezulwini Consensus, le Conseil de sécurité de l’ONU (CSNU) n’a toujours pas de membre africain permanent – même si plus de moitié de ses délibérations portent sur les conflits sur le continent.
Lors de la récente Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) à New York, la présidente de la Sierra Leone, Maada Bio, s’exprimant en tant que présidente du Comité des Dix de l’UA sur la réforme du Conseil de sécurité, a appelé l’exclusion de l’Afrique « injuste et intenable » et réaffirmé la demande commune de l’Afrique d’au moins deux sièges permanents à part entière et de deux sièges non permanents supplémentaires.
Alors que les appels à la réforme se font de plus en plus pressants, cela est de plus en plus présenté comme un test de la crédibilité et de l’engagement de l’ONU en faveur de l’équité.
Le Conseil de sécurité de l’ONU (CSNU) n’a toujours pas de membre africain permanent, même si plus de la moitié de ses délibérations concernent des conflits sur le continent.
L’Afrique et la gouvernance économique mondiale
L’Afrique reste également marginalisée dans la gouvernance économique mondiale, avec un faible pouvoir de vote au FMI et à la Banque mondiale, malgré sa forte exposition à la dette et aux chocs climatiques. Là aussi, les appels à la réforme se multiplient.
S’exprimant lors de la récente Assemblée générale des Nations Unies, le président du Kenya, William Ruto, a averti que l’architecture financière mondiale actuelle punit les pays pauvres par des taux d’intérêt élevés et des conditionnalités, tout en récompensant les pays riches par des conditions de prêt plus souples. Il a fait valoir que la réforme du FMI et de la Banque mondiale n’est pas une faveur pour l’Afrique, mais une nécessité pour sa crédibilité et pour la stabilité mondiale.
Percée au G20
L’adhésion de l’UA en 2023 au G20 a été une percée cruciale. L’Afrique, enfin, est représentée en tant que bloc dans le premier forum de coopération économique, aux côtés de l’Union européenne (UE).
Ce moment reflète un consensus croissant sur le fait que le continent ne peut plus être mis à l’écart. Cela coïncide également avec le fait que de plus en plus de ressortissants africains occupent des postes de direction dans des institutions mondiales clés, telles que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le sommet des dirigeants du G20 de novembre 2025 – le premier sur le continent africain – se tiendra dans un contexte de profonde frustration face à l’exclusion persistante des perspectives africaines. C’est une occasion historique de mettre en avant les priorités africaines :
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restructuration de la dette insoutenable,
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1,3 trillion $ le déficit annuel de financement de la lutte contre le changement climatique pour les pays en développement d’ici 2035,
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intégration de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) dans les cadres commerciaux mondiaux.
De nouvelles responsabilités
Mais une plus grande inclusion s’accompagne également de nouvelles responsabilités.
Alors que les institutions internationales commencent à offrir à l’Afrique plus de sièges à la table, le continent doit être prêt à relever le défi. Cela signifie aller au-delà de la simple visibilité pour exercer une influence réelle – ce qui nécessite de la cohérence, une planification stratégique et une volonté politique d’agir collectivement.
Des voies claires pour une telle action comprennent :
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l’indépendance financière de l’UA,
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le renforcement de l’application des cadres continentaux tels que la ZLECAf,
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l’investissement dans les capacités techniques pour s’engager efficacement dans des négociations mondiales complexes sur la dette, le commerce et le climat.
L’importance d’une voix collective
Obstacles actuels
Dans la pratique, cependant, les ambitions nationales et sous-régionales divergentes sapent souvent la cohésion. Les États africains négocient souvent en tant qu’acteurs individuels plutôt qu’en bloc au sein d’organisations internationales telles que l’OMC et le système des Nations Unies, ce qui limite la capacité de mobiliser le poids collectif de l’Afrique sur des questions clés.
Sans une compréhension commune du fait que les actions locales et régionales doivent renforcer, plutôt que fragmenter, les positions collectives, l’Afrique risque d’affaiblir son propre influence.
L’UA et les organisations régionales
L’UA reste la plate-forme la plus légitime du continent pour la représentation mondiale, mais sa crédibilité est souvent sapée par des ressources limitées, une prise de décision lente et une application incohérente de ses propres principes – sur les changements anticonstitutionnels de gouvernement, par exemple.
Pourtant, l’UA a fait preuve de force là où son mandat est clair, comme la coordination de la sécurité sanitaire pendant la pandémie de COVID-19 et la promotion de la ZLECAf.
Des groupes régionaux tels que :
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la CEDEAO,
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la SADC,
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l’IGAD,
sont plus proches du terrain et souvent plus rapides à réagir aux crises, mais les chevauchements d’appartenance, les rivalités politiques et la faiblesse de leur mise en œuvre limitent leur efficacité.
L’une des principales priorités devrait être la réforme de ces institutions régionales afin d’améliorer leur coopération et leurs ressources, notamment en faisant davantage appel aux contributions financières internes des États membres.
L’alignement stratégique nécessaire
Il est tout aussi essentiel d’aligner les stratégies nationales sur les objectifs collectifs.
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Dans le commerce : la ZLECAf ne peut réussir que si les gouvernements harmonisent les droits de douane, rationalisent les procédures douanières et investissent dans les infrastructures transfrontalières.
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Dans la défense : les investissements nationaux dans les capacités militaires devraient être alignés sur les cadres continentaux tels que la Force africaine en attente, qui reste sous-développée mais pourrait fournir un mécanisme crédible pour les réponses aux crises dirigées par l’Afrique.
Un choix historique
Le principal défi reste d’ordre politique : les dirigeants nationaux voient souvent de plus grands avantages à court terme dans les accords bilatéraux ou les projets de visibilité nationale, même lorsque ceux-ci sapent l’influence continentale à long terme.
Sans unité et alignement stratégique, le continent risque de devenir le théâtre de la concurrence entre grandes puissances plutôt que celui de l’élaboration de règles mondiales.
Malgré ces obstacles, le moment actuel offre une rare fenêtre d’opportunité.
L’Afrique est plus visible que jamais dans la gouvernance mondiale, son importance démographique et économique ne cesse de croître et les grandes puissances – dont les États-Unis, l’UE, la Chine, la Russie et les États du Golfe – se disputent son partenariat.
Pourtant, sans unité et alignement stratégique, le continent risque de devenir le théâtre de la concurrence entre grandes puissances plutôt que celui de l’élaboration de règles mondiales.
Conclusion
L’Afrique est aujourd’hui confrontée à un choix difficile :
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une représentation significative avec effet de levier,
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ou une visibilité symbolique sans influence.
Pour atteindre la première étape, il faut des réformes difficiles :
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une plus grande indépendance financière des institutions continentales et régionales,
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une coordination plus forte entre les blocs régionaux,
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et des stratégies nationales alignées sur les objectifs continentaux.
Cela nécessite également :
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un engagement à s’attaquer aux obstacles bureaucratiques au sein des institutions africaines qui entravent trop souvent la participation active,
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et à utiliser de nouvelles plateformes – telles que le siège de l’UA au G20 – non seulement pour être présentes, mais aussi pour façonner les résultats.
✨ Le symbolisme a sa place, mais une influence durable nécessite une action coordonnée, une vision stratégique et une volonté politique.
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